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Présidence Hollande : bilan économique à mi-mandat selon Michel Didier pour Ouest France

Ouest France Entreprises - 6 novembre 2014

07/11/2014

Interrogé par Ouest France Entreprises sur le bilan à mi-mandat de la politique économique menée par le Président François Hollande, Michel Didier estime notamment que la stratégie initiale d'augmenter la pression fiscale pour réduire le déficit public a été contre productive: "on a cassé la croissance sans réduire les déficits".

• Hausse du chômage, inévitable ?

François Hollande avait fait de l'inversion de la courbe du chômage sa priorité. Sans succès. Pour Michel Didier, président du Centre d'observation économique Coe-Rexecode, d'inspiration libérale, la politique mise en oeuvre avait peu de chance de réussir. "On a voulu réduire le déficit public en augmentant les impôts, pour faire baisser le chômage. On a cassé la croissance, sans réduire le déficit."

• La pression fiscale, plus forte ?

Selon Michel Didier, elle s'est "beaucoup accentuée". Avec une hausse des prélèvements obligatoires de plus de 50 milliards d'euros entre 2011 et 2013. "C'était une erreur de les augmenter avant de réduire les dépenses publiques", estime l'économiste.

• L'aide aux entreprises, efficace ?

Lancé fin 2013, le Pacte de responsabilité allège de 40 milliards d'euros les charges sociales, d'ici à 2017. Ce coup de pouce, qui inclut le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE, 20 milliards d'euros), implique des contreparties en terme d'emploi, de formation et d'investissement. "C'est positif, mais pas optimum, nuance Michel Didier. L'essentiel du CICE profitera à des secteurs qui ne sont pas en concurrence avec l'étranger." La Poste en est, par exemple, le premier bénéficiaire.

• La France, décrédibilisée ?

Le déficit public repart à la hausse et pourrait atteindre 4,3% en 2014. Loin des 3% espérés. Un niveau que la France s'est pourtant engagée à atteindre. Pour Bruxelles, le pays devrait même être le cancre de la zone euro en 2016. Michel Didier s'inquiète : "Comment faire progresser la zone euro si l'un de ses plus grands pays ne respecte pas ses engagements ?".