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Changement climatique: la DG Trésor évalue les investissements nécessaires d'ici 2030 en France

Quels besoins d'investissements pour les objectifs français de décarbonation en 2030 ? - Direction générale du Trésor, avril 2024

08/04/2024

Afin d’avoir une vision la plus complète possible des investissements supplémentaires nécessaires à la décarbonation de l’économie française, la Direction du Trésor s’appuie sur des estimations existantes dont elle harmonise et complète les résultats avec ses propres chiffrages. Le coût brut de ces investissements serait de l’ordre de +110 Md€ bruts par an d’ici 2030 par rapport à 2021.

Quels besoins d’investissements pour les objectifs français de décarbonation en 2030 ? DG Trésor N. 342 (avril 2024)

Le montant du supplément d’investissements nécessaires à l’atteinte des objectifs climatiques de la France a fait l’objet d'estimations, notamment par le pôle Climat de Rexecode, qui le situent entre +55 à +130 Md€/an d'ici 2030, soit entre +2 et +5 points de PIB par an.

La Direction générale du Trésor propose à son tour une estimation des investissements de décarbonation, sur la base (1) de ses propres chiffrages pour le secteur du bâtiment résidentiel, des transports (électrification des véhicules) et de la forêt, et (2) pour les autres secteurs, des résultats harmonisés des estimations existantes, dont celle de Rexecode – les périmètres et les méthodologies étant très hétérogènes.

• La DG Trésor estime le besoin annuel supplémentaire à 110 Md€/an bruts (coûts totaux) d’ici 2030 par rapport à 2021. Ce montant inclut notamment 43 Md€ dans les transports, 39 Md€ dans le bâtiment, 17 Md€ dans l’énergie, 5 Md€ dans l’industrie (en incluant le surcoût de 1 Md€ de dépenses d’exploitation), 4 Md€ pour la reforestation.

• Les besoins d'investissements supplémentaires seraient ramenés à +63 Md€/an en termes nets, c’est-à-dire en retranchant (1) le coût de l’alternative décarbonée (par exemple en ne considérant que le surcoût d'un véhicule électrique par rapport à un véhicule thermique), et (2) la baisse des investissements bas-carbone du fait de l'atteinte d’autres objectifs environnementaux.

Ces estimations n'étudient pas la répartition de l'effort entre secteurs public et privé, et ne prennent pas en compte les baisses de recettes pour l’Etat, qui pourraient être significatives. La Direction du Trésor souligne que ce chiffrage doit être considéré comme un "ordre de grandeur des besoins pour la transition". Il est soumis à de fortes incertitudes, liées notamment à l’efficience des investissements réalisés.

Synthèse par la Doc de Rexecode, accès aux documents par les liens ci-dessous.

Quels besoins d'investissements pour les objectifs français de décarbonation en 2030 ?
Direction générale du Trésor, Logan Gourmand
Trésor-Eco N°342 et Document de travail N°2024/2, 4 avril 2024

 

Voir aussi :

Anticiper les effets d’un réchauffement de +4°C : quels coûts de l’adaptation ?
I4CE - Vivian Depoues, Morgane Nicol, Guillaume Dolques, 5 avril 2024

Sur l'évaluation des coûts de l'adaptation au réchauffement climatique, il existe des éléments de chiffrage notamment pour trois secteurs importants : le bâtiment, les infrastructures de transport terrestre et les productions agricoles végétales, mais pas de "coût unique" pour la France, ce dernier étant très difficile à estimer. L'étude identifie des "options d'anticipation" qui pourraient être mieux déployées, avec des "coûts limités", chiffrés par les auteurs : privilégier des modes de construction sobres, ajuster certaines pratiques agricoles, renforcer les infrastructures ou organiser autrement leur maintenance… Parmi ces options, certaines – mais pas toutes - sont intrinsèquement rentables. Dans tous les cas, pour être optimale, l’adaptation doit être "intégrée aux démarches existantes de planification".

Dernière minute :

Un rapport publié le 9 avril par l'OCDE, intitulé Des infrastructures pour un avenir résilient face au changement climatique "fournit une vue d'ensemble des effets du changement climatique sur les infrastructures et des principaux domaines dans lesquels les pouvoirs publics peuvent intervenir pour les rendre plus résilientes. Y sont examinées les avancées obtenues et les lacunes à combler dans la planification et le développement des infrastructures tout au long de leur cycle de vie pour intégrer la résilience climatique, ainsi que la question de savoir comment favoriser cette intégration par une approche territoriale."

Le 4 avril, Rexecode a consacré ses 6èmes Rencontres de la croissance, intitulées "Climat, croissance, néo-industrialisation" (synthèse à paraitre) à l’examen des stratégies de la Chine, des Etats-Unis et de l’Europe (et dans le cadre européen celle de la France) pour concilier les objectifs de décarbonation et de renforcement de la croissance sur un chemin socialement acceptable.

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