Malgré une accélération en 2022, les salaires du secteur privé ont crû moins fortement que l'inflation depuis 2019 en France. Pourtant, cette perte de pouvoir d'achat du salaire ne s'est pas accompagnée d'une déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment des salariés. La principale explication à ce paradoxe se trouve dans la baisse de la productivité moyenne du travail de près de 5% depuis 2019. Cette dernière résulte pour une grande part de la dynamique des créations d'emploi dans des secteurs plus intensifs en main d’œuvre et pour des profils de travailleurs relativement moins qualifiés, tels que les apprentis.
12/10/2023 [Repères de politique économique]Les multiples dispositifs dits "d'aide aux entreprises" en France sont soumis à divers objectifs de politique publique, quand ils ne financent pas directement des entreprises ou services publics. Pour autant, même après déduction de ces aides, les prélèvements obligatoires sur les entreprises restent plus élevés en France que dans la plupart des pays européens. Les mesures compensatoires ou incitatives ciblées sur les bas salaires, la R&D, des secteurs ou territoires, etc., allègent le fardeau pour certaines entreprises, quand d'autres et non des moindre pour l'activité économique, dans l'industrie ou les services qualifiés en particulier, pâtissent de prélèvements plus élevés.
12/07/2023 [Repères de politique économique]L’Union européenne vient d’adopter trois textes qui renforcent fortement le rôle dévolu au "prix du CO2" en Europe, c’est-à-dire qui rendent payantes, pour les acteurs concernés, les émissions de gaz à effet de serre. Cette incitation économique puissante à la décarbonation a pour revers un alourdissement de la facture pour les entreprises produisant en Europe. Or, le nouveau mécanisme d'ajustement carbone à la frontière (MACF) qui remplacera progressivement le système d'attribution de permis gratuits, présente des lacunes majeures qui pourraient menacer la compétitivité de l’industrie européenne et française.
07/06/2023 [Repères de politique économique]La réforme des retraites récemment adoptée en France reporte progressivement l'âge d'ouverture des droits de 62 à 64 ans, tout en accélérant l'allongement de la durée de cotisation. Si l'effet sur les dépenses publiques sera notamment limité par la hausse d’autres dépenses sociales, le principal impact positif de la réforme viendra de l'augmentation de l'emploi et du PIB dont l'effet sur les recettes publiques dépasse les seules cotisations d’assurance vieillesse. Pour autant, le déficit du système des retraites ne serait pas résorbé d'ici 2030 ni au-delà.
18/04/2023 [Repères de politique économique]Face à la crise énergétique les pays européens ont adopté des dispositifs nationaux pour atténuer le choc de prix pour les entreprises. Nos simulations montrent que la France amortit davantage la hausse de prix de l’électricité pour les TPE et les gros électro-intensifs, mais que l’Allemagne protège davantage les autres entreprises. S’agissant du gaz, les entreprises sont moins soutenues en France et en Espagne (hors TPE), qu’en Allemagne et en Italie. Pour autant, toutes subiront en 2023 un choc de prix préjudiciable à leur compétitivité, contrairement à leurs concurrentes aux Etats-Unis.
28/02/2023 [Repères de politique économique]