Les marchés boursiers ont connu deux corrections importantes en quinze mois, au printemps 2006 et tout récemment en juillet-août 2007. Ces deux corrections sont cependant très différentes à la fois dans leurs facteurs déclencheurs et dans leur contexte économique. Si la crise de 2006 avait été effacée en quatre mois, les suites de la crise actuelle sont beaucoup plus incertaines et sans doute plus durables
29/08/2007 [Lettre de Rexecode]
La croissance de l'économie américaine s'est nettement réaccélérée au deuxième trimestre en ressortant à 3,4% l'an. Certes la croissance se poursuit mais elle retrouve une pente plus modérée, probablement de l'ordre de 2% l'an, inférieure en tout cas au rythme de la croissance tendancielle. Crise des «subprime» aidant, le secteur de l'immobilier s'enfonce toujours dans la dépression, ce qui laisse planer une menace grandissante sur la consommation des ménages
Mais une fois de plus, en abaissant le taux d’escompte, la Fed a fait preuve de réactivité et de pragmatisme, confortant les antici-pations des marchés financiers, vivement secoués par la crise «du crédit», d’une baisse des fonds fédéraux dès la prochaine réunion du comité de politique monétaire, le 18 septembre.
Comme de coutume à l'été, les comptables nationaux ont révisé les estimations des comptes sur les trois derniers exercices connus. La croissance a été revue en baisse : trois dixièmes de point en 2004, un dixième en 2005 et quatre dixièmes en 2006.
L’inflation des prix du PIB est revue à la hausse : près de cinq dixièmes de point sur l’ensemble de la période 2003-2006. Ces corrections sont loin d’être marginales, elles laissent à penser que les fondamentaux de l’économie américaine sont peut-être moins solides qu’ils n’y paraissaient jusqu’ici. L’hypothèse paraît d’autant plus pertinente que le déficit des comptes publics a été revu à la hausse et surtout que le taux de marge des entreprises l’a été à la baisse. Seul point positif, et de taille, le taux d’épargne des ménages a été corrigé à la hausse. Il apparaît désormais légèrement positif et non plus négatif
L’envolée de l’euro, qui pourrait se poursuivre jusqu’à peut-être dépasser la barre des 1,40 dollar, menace la croissance dans la zone, et donc l’emploi, à court et plus encore à moyen terme. En dégradant la compétitivité de la zone, elle accélère le processus de délocalisations dans les pays à coûts de main d’oeuvre inférieurs et tend à réduire la base industrielle de nos régions
18/07/2007 [Lettre de Rexecode]
Les comptables nationaux ont révisé à la baisse leur estimation du PIB au premier trimestre. La croissance en ressortant à 0,6 % l’an, a été à peine positive. Pourtant, les dépenses des ménages et les investissements productifs des entreprises ont été revus en hausse. Une baisse des exportations et un déstockage ont en fait lourdement pesé sur la production domestique.
Si le déficit des comptes publics s’est creusé, les marges des entreprises ont résisté au ralentissement de la croissance en raison notamment d’une accélération de la hausse des prix du PIB qui ne peut satisfaire les autorités monétaires. Les fonds fédéraux ne sont donc pas à la veille d’être abaissés d’autant que l’économie est loin d’être aussi faible qu’il y paraît