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La compétitivité française en progrès par rapport à 2011 selon le Ministère de l'Economie et des Finances

Projet de loi de finances pour 2017 : Rapport économique, social et financier - Ministère de l'Economie et des Finances, octobre 2016

11/10/2016

Le Rapport économique, social et financier, présenté par le gouvernement au Parlement le 4 octobre 2016 dans le cadre du projet de loi de finances pour 2017, actualise un précédent dossier d’octobre 2011 sur la "compétitivité de l’économie française". Il examine notamment l'évolution de la balance des échanges de biens et de services, de la compétitivité-coût et hors coût de la France depuis cinq ans.

• La balance commerciale française reste déficitaire mais ce déficit s'est réduit de 39% entre 2011 et 2015.

Selon le rapport économique, social et financier du PLF 2017 , une part importante de la réduction du déficit commercial français depuis 2014 "est à mettre au crédit de la chute marquée des prix des produits pétroliers". Les échanges de services restant largement excédentaires, la balance courante qui était déficitaire d’environ un point de PIB entre 2008 et 2012, est quasiment à l’équilibre en 2015 (-0,2% du PIB).

Le déficit commercial est lié au dynamisme des importations.

Les exportations françaises sont structurellement plus dynamiques que la demande intérieure. Le rapport entre les importations et le PIB est en augmentation tendancielle continue depuis les années 2000. Ainsi, une fois corrigé l’effet des prix de l'énergie, la dégradation du déficit commercial depuis 2013 s’explique pour les 2/3 par la hausse des importations en provenance d’Asie et d’Europe hors UE.
Le rapport évoque deux facteurs d’explication :

  • un problème de spécialisation : depuis les années 90, la France s’est spécialisée sur ses domaines d'excellence, tels que la chimie/pharmacie, l'agroalimentaire, l'aéronautique. Cette spécialisation s’est traduite par un recul sur des secteurs désormais porteurs (produits informatiques, électroniques, optiques) sur lesquels la France n'a pas rattrapé son retard.
  • un facteur conjoncturel plutôt positif : depuis fin 2014, le redémarrage de l’activité industrielle et de l'investissement se traduit par d'avantage d'importations destinées au processus de production.

 

• Les exportations sur une trajectoire favorable

La progression des exportations françaises (+9,0% entre 2008 et 2015) s'est accompagnée d’une stabilisation des parts de marché de la France depuis 2012 (à 3,7% des exportations mondiales en 2015, leur niveau de 2010). Tournée vers les pays avancés, la France a été relativement peu pénalisée par le ralentissement des émergents depuis 2013. Ces performances à l’exportation sont aussi le fruit de la dépréciation de l’euro, de quelques secteurs très compétitifs (aéronautique, défense) et aussi de l’amélioration de la compétitivité-coût.

• La compétitivité-coût s’est améliorée récemment

Le rapport constate qu'une fois pris en compte le CICE et le Pacte de responsabilité, le coût horaire du travail dans l’industrie reste élevé en France mais est maintenant inférieur à celui de l’Allemagne. Les coûts salariaux unitaires sont aussi moins dynamiques en France qu'en zone euro depuis trois ans, "grâce notamment à des gains de productivité élevés dans la branche manufacturière, qui renforcent l’effet des baisses de coût du travail".

Une compétitivité hors-prix "médiane" mais qui "devrait bénéficier de l’amélioration de la situation financière des entreprises"

Le rapport note cependant que si leurs marges sont restaurées et leurs conditions de financement sont favorables, "la fiscalité sur le capital pèse toutefois davantage en France que chez ses principaux partenaires". Cela peut aussi "constituer un frein aux investissements étrangers" et donc à l'attractivité de la France.

Compétitivité de l’économie française : quel chemin parcouru depuis cinq ans ?
Projet de loi de finances : Rapport économique, social et financier, Perspectives économiques et des finances publiques - Ministère de l’Economie et des Finances, 4 octobre 2016

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