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Denis Ferrand : "Le rebond de l'investissement tarde à se manifester"

Investir, 20 juin 2015

22/06/2015

Dans cette édition spéciale du journal Investir, confiée à 55 patrons et décideurs, Denis Ferrand estime que l'investissement reste "le chaînon manquant" de la croissance française. Il espère un timide rebond de l'investissement industriel en 2015 mais ce dernier dépendra avant tout des perspectives d'activité. Extraits.

L'embellie économique que connaît la France ne débouchera sur une reprise durable que si l'investissement productif parvient à se redresser. Nous n'y sommes pas encore et l'investissement, comme l'emploi marchand, demeure jusqu'à présent le chaînon manquant de la croissance.

Des anticipations favorables

L'investissement des sociétés non financières n'a qu'à peine progressé début 2015. Néanmoins, quelques éclaircies apparaissent, que ce soit dans les enquêtes de conjoncture ou dans les données du crédit bancaire. (...) En somme, un rebond de l'investissement industriel pourrait se manifester en 2015.

Renforcer la croissance potentielle

Il ne permettra cependant pas forcément le développement des capacités de production, pourtant indispensable au renforcement d'un potentiel de croissance qui s'est déjà sensiblement réduit au cours des dernières années. L'enjeu de l'investissement productif reste bien la formation d'un stock de capital à même d'assurer une croissance potentielle un peu plus soutenue en même temps qu'il pourrait contribuer à consolider une compétitivité franchement dégradée au cours des quinze dernières années.

Ne pas surestimer l'impact des dispositifs de soutien

Pour autant les résultats à attendre [des dispositifs de soutien] ne doivent pas être surestimés. Tout d'abord, le CICE n'a jusqu'à présent permis que de limiter le recul des résultats d'exploitation des sociétés non financières ... Ce n'est toutefois qu'en 2016 que le montant annuel maximal d'excédent brut d'exploitation - ERE (338,2 milliards d'euros en 2008) serait retrouvé. (...) La restauration des conditions de la profitabilité des sociétés non financières prendra ainsi encore du temps. Ensuite, la mesure du suramortissement est limitée à la fois dans sa durée, dans son champ, et dans son ampleur. Autant de circonstances qui réduisent l'impulsion que l'on peut attendre ex ante d'une telle mesure.

Plus largement, l'argument du coût n'est probablement pas prioritaire dans les décisions récentes d'investissement ou de non-investissement prises par les entreprises. Une forte baisse du coût du capital, permise par la baisse des taux sur les crédits aux entreprises, a déjà eu lieu sans provoquer jusqu'à présent de redémarrage de l'investissement.

L'atome de l'investissement tient en fait probablement plus à la fragilité, à ce stade, des perspectives d'activité, au niveau encore bas des carnets de commandes et au redressement récent et de faible ampleur des résultats des entreprises, permis notamment par la baisse des prix du pétrole. Elle s'explique aussi par les incertitudes qui peuvent demeurer sur l'orientation de la politique économique, alors que le déploiement du pacte de responsabilité n'a commencé que début 2015. De manière plus générale, une stimulation efficace réside moins dans des mesures budgétaires marginales que dans des mesures structurelles susceptibles d'augmenter l'incitation à investir en France.

Retrouvez l'article complet de Denis Ferrand dans Investir Le journal des Finances, édition spéciale "55 patrons expliquent pourquoi il est important d'investir", 20 juin 2015

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