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Productivité : la crise a laissé des traces durables selon une note du FMI

- Gone with the Headwinds: Global Productivity, IMF Staff Discussion Note, april 2017

06/04/2017

Selon une note du FMI qui fait la synthèse d''études récentes sur les pays industrialisés et émergents, la croissance de la productivité a considérablement chuté dans la foulée de la crise financière mondiale. Cette dernière a amplifié les facteurs structurels qui pesaient déjà sur les gains de productivité et depuis, ces derniers stagnent.

À partir de l'examen de nouvelles études reposant sur des données aux niveaux des pays, des secteurs, et des entreprises, cette note dresse les principaux constats suivants :

• La baisse de la productivité totale des facteurs (PTF) à l’issue de la crise financière mondiale a été généralisée et persistante.

• Comme dans les profondes récessions précédentes un effet d'"hystérèse" pèse sur la productivité totale des facteurs dans les pays avancés, soit une perte persistante de productivité sous l'effet du choc puissant de la crise.

Cette perte de productivité a été notamment nourrie et par le resserrement du crédit et la faiblesse du bilan des entreprises, l'interaction entre faible demande mondiale et faiblesse de l'investissement - dont technologique, l'incertitude et l'aversion au risque.

• La crise a accentué des facteurs structurels antérieurs : ralentissement du développement des TICs, vieillissement, ralentissement de la mondialisation des échanges dans les pays avancés, effet moins puissant des réformes et transformations structurelles dans les pays émergents.

• Les politiques en faveur de la productivité devront donc cibler les séquelles de la crise mais aussi être volontaristes et favoriser les échanges, les perspectives de la productivité étant incertaines à moyen terme. Les auteurs estiment que même si les séquelles de la crise sont surmontées, les facteurs structurels continueront de freiner la productivité.

Gone with the Headwinds: Global Productivity

IMF Staff Discussion Note, april 2017, N.17/04

Gustavo Adler, Romain Duval, Davide Furceri, Sinem Kiliç Çelik, Ksenia Koloskova, Marcos Poplawski-Ribeiro

Voir aussi :

The productivity puzzle : a closer look at the United States

McKinsey Global Institute, Discussion Paper, 2017

Le MGI identifie six facteurs du ralentissement de la croissance de la productivité aux Etats-Unis : croissance à faible valeur ajoutée pendant la reprise après la crise financière, changement dans la composition de l'emploi dans l'économie vers des secteurs à faible productivité, manque de secteurs connaissant une accélération de la productivité après la crise financière, une croissance faible de l'intensité du capital, taux de numérisation inégaux selon les secteurs, où les moins numérisés sont souvent les secteurs les plus importants, avec une productivité relativement faible, productivité divergente au niveau de l'entreprise impactant leur dynamisme.

Business Dynamics and Productivity

OCDE, mars 2017

La dynamique des affaires ou la démographique des entreprises joue un rôle important comme moteur de la création d'emplois mais aussi de la réallocation des ressources et de la croissance de la productivité. Cette publication examine cette question dans huit pays (Belgique, Brésil, Canada, Costa Rica, Japon, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni), en s'appuyant sur les données collectées dans le cadre du projet DynEmp de l'OCDE pour 22 pays.

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