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La compétitivité des pays européens repose sur un nombre trop limité d'entreprises (BCE)

L’hétérogénéité des entreprises et la compétitivité dans l’Union européenne – Banque Centrale Européenne, mars 2017

28/03/2017

Les performances des entreprises européennes sont très hétérogènes. La Banque centrale européenne montre que la compétitivité varie en fonction de la distribution de la productivité entre les entreprises dans chaque Etat membre. Fluidifier l’allocation du capital et du travail entre les entreprises permettrait de renforcer la productivité agrégée, et ainsi la compétitivité de l’UE.

Les performances des entreprises européennes sont très hétérogènes en termes de productivité et d'activité à l'exportation, y compris au sein de chaque secteur.

Selon les données du Réseau de recherche sur la compétitivité CompNet, dans les neuf plus anciens Etats membres, les 10% d’entreprises les plus productives sont trois fois plus performantes que les 10% les moins productives pour chaque secteur. De plus, le nombre d'entreprises fortement productives est généralement faible. Par ailleurs, dans la plupart des pays (un peu moins dans le cas de la France et surtout de l'Italie), l'activité à l'export est concentrée sur un petit nombre d'entreprises et varie fortement selon les secteurs.

Selon la Banque centrale européenne, cette hétérogénéité a des répercussions sur la compétitivité des pays.

La compétitivité couvrant à la fois la capacité à exporter et les évolutions de la productivité, est liée au tissu d'entreprises :

• Un lien à double sens, au niveau de l’entreprise, entre échanges commerciaux et productivité. Les entreprises les plus exportatrices, qui sont aussi les plus productives et voient leur productivité encore améliorée par les échanges.

• Le commerce international peut améliorer la productivité globale d'un pays en favorisant une meilleure répartition des ressources (capitaux et travail). Lorsque les coûts des échanges baissent, les entreprises exportatrices, plus productives peuvent se développer davantage, aux dépens des moins productives. Ce cercle vertueux s'opère à condition de libérer les échanges et de lever les obstacles à une réallocation efficiente des ressources.

Or des indicateurs signalant une mauvaise allocation des capitaux ont augmenté dans plusieurs pays de l’UE, dont la France, sur la période 2002-2013. La tendance est notable dans les services, secteur plus réglementé, moins exposé à la concurrence internationale, mais davantage aux contraintes de crédit. La mauvaise allocation du travail a également augmenté sur la période, mais moins fortement.

Ce constat amène la BCE à recommander des politiques visant à favoriser la circulation des facteurs de production vers les entreprises les plus productives, que ce soit sur le marché des biens et des services (favoriser la création d’entreprises ou la sortie des moins productives, permettre aux entreprises d’atteindre leur taille optimale, etc.), le marché du travail, ou les marchés financiers.

L’hétérogénéité des entreprises et la compétitivité dans l’Union européenne

Bulletin économique de la BCE N°2/2017, mars 2017

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