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Perspectives économiques pour la France en 2016

- Document de travail N.53, octobre 2015

15/10/2015

La croissance française sera plus forte en 2015 qu’en 2014 (+1,1%, après 0,2%). Ce redressement de l’activité est peu surprenant au vu du caractère favorable de l’environnement. Il n’a toutefois pas encore permis un raffermissement de l’offre. Ce chaînon toujours manquant à la croissance nous conduit à maintenir une prévision prudente pour 2016 (+1,2 %).

La croissance nulle enregistrée au deuxième trimestre 2015 ne marque pas l'interruption de la phase de faible croissance de l’économie française. Le PIB en volume a ainsi progressé de 1,4% l’an au 1er semestre 2015 par rapport au semestre précédent. Par contre, c'est la composition de la croissance qui doit davantage alerter, et notamment la faiblesse persistante de l’investissement. Le redressement des dépenses des entreprises est bien trop timide pour compenser le fléchissement des dépenses des administrations publiques et surtout des ménages.

Notre prévision pour la France table sur une croissance de 1,1% en 2015 (avec 1,5% l’an au troisième trimestre puis 1,4 % au quatrième). Les enquêtes de conjoncture disponibles sont pour l’instant bien orientées. Le climat des affaires global publié par l’Insee est à son plus haut niveau depuis l’été 2011 et l’amélioration touche tous les secteurs.

La faiblesse persistante de l’offre est un élément essentiel de notre scénario 2016.

Un environnement international moins porteur en 2016

La consommation des ménages a jusqu’à présent été soutenue par la baisse du prix du pétrole . Les exportations ont profité d’un effet compétitivité découlant de la dépréciation de l’euro. Malgré cette demande soutenue, l’offre n’a pas trouvé de nouveau souffle. Un effet de substitution s’est opéré, les importations ayant fortement progressé.

L’économie française reste très dépendante de son environnement international et subira d’autant plus le redressement graduel des taux longs et la hausse des prix du pétrole prévus en 2016.

La hausse du pétrole (60 $ en fin d’année dans notre scénario) pèsera sur le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages et, dans son sillage, sur leurs dépenses de consommation (+1,3% attendu en 2016, contre +1,9% en 2015). La croissance étant de fait limitée, le taux de chômage ne reculera pas. Il se stabilisera à 10% en France métropolitaine en moyenne annuelle en 2016.

... mais également moins de freins internes

Malgré ces contraintes, notre scénario table sur une croissance légèrement plus forte en 2016 par rapport à 2015 (1,2% en moyenne annuelle, après 1,1%). Les freins à la progression de l’activité seront en effet moins forts :

• Du mieux du côté de la construction. Au vu de l’orientation plus favorable des permis de construire et de l’amélioration des enquêtes tant auprès des promoteurs que des chefs d’entreprise du secteur de la construction, l’investissement des ménages contribuerait positivement à l’activité en 2016 (contre une ponction attendue de 0,2 point en 2015).

• La situation financière des entreprises est en voie d’amélioration. La montée en puissance du CICE et la première tranche du pacte de responsabilité ont entrainé un rebond du taux de marge des entreprises début 2015, laissant espérer un léger mieux à venir du côté de leurs dépenses d’investissement en 2016, si du moins les secousses connues par l’environnement mondial ne venaient à s’aggraver.

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