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Compétitivité : nouvelle érosion des parts de marchés françaises à l'exportation

Tableau de bord Compétitivité - Octobre 2014

22/10/2014

Denis FERRAND

Plusieurs mesures de politique économique récentes (CICE, Pacte de responsabilité) font de la restauration de la compétitivité française leur objectif principal. Si les premiers effets sont perceptibles sur les coûts salariaux, les indicateurs de performance à l’exportation ne donnent pour l’heure aucun signe d'amélioration.

Part des exportations françaises de produits  manufacturés dans celles de la zone euro (graphique)

Les performances françaises à l'exportation se dégradent à nouveau

Grâce à la prise en compte du Crédit d'impôt Compétitivité Emploi (CICE), la progression des coûts salariaux a été plus faible en France que dans les autres pays européens en 2014. Depuis le début de l’année cependant, la plupart des indicateurs de compétitivité extérieure se dégradent. Le solde des échanges extérieurs et la part des exportations françaises de produits industriels dans celles de la zone euro se détériorent à nouveau. Les performances françaises à l’exportation décrochent notamment vis-à-vis de l’Allemagne.

Petite résorption du déficit commercial grâce à l'amélioration des termes de l'échange

En dépit du recul des parts de marché, le déficit des échanges extérieurs de l’ensemble des marchandises s’est un peu résorbé. Sur les huit premiers mois de l’année 2014, il ressort à 70 milliards d’euros en rythme annualisé contre 72,5 milliards sur les huit premiers mois de 2013. L’économie française continue néanmoins d’afficher le solde commercial le plus déficitaire des quatre principaux pays de la zone euro (3,1% du PIB).

Cette légère réduction du déficit commercial s’explique principalement par l’amélioration des termes de l’échange. Le reflux des cours du pétrole contribue au tassement du prix des importations. Plus largement, les prix à l’exportation des produits industriels reculent bien plus lentement que les prix de ces produits à l’importation (respectivement de -0,8 % et -2,8 % sur un an en août). Malgré ces évolutions de prix favorables, le déficit des échanges de produits industriels s’est accentué, se creusant de 34,9 milliards d’euros l’an sur les huit premiers mois de 2014, contre 30,2 milliards d’euros sur la même période en 2013.

La part de marché des exportations françaises de produits industriels au plus bas

Les exportations de produits manufacturés, qui représentent plus de 92% des exportations françaises de marchandises, n’ont pas progressé entre août 2014 et août 2013. Celles de l’ensemble de la zone euro ont en revanche augmenté de 2,8% sur la même période. En conséquence, la part des exportations françaises de produits manufacturés dans les exportations de la zone euro a reculé à 12,2 % en août 2014, son plus bas niveau jamais observé. Deux points remarquables apparaissent :

  • Le recul des parts de marché s’observe principalement sur les marchés situés hors de la zone euro. A l’inverse, les parts de marché sont stables - à un niveau bas - pour les échanges internes à la zone euro.
  • C’est à nouveau vis-à-vis de l'Allemagne que les performances françaises décrochent. Le rapport des exportations françaises de marchandises aux exportations allemandes inscrit un nouveau record à la baisse à 38,1% en août contre 40,9% en moyenne en 2013.

 

On notera enfin que la part des exportations de services dans les exportations européennes confirme sa stabilisation à l’œuvre depuis 2006. Elle est strictement stable depuis le début 2014 à hauteur de 13%, remontant même très légèrement par rapport à son niveau moyen de 2012 et de 2013. Au total, c’est encore une fois l’amélioration générale des performances à l’exportation du système productif français qui se fait attendre. Le chemin vers le redressement de la compétitivité promet d’être encore long.

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