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La productivité du secteur des services peut largement progresser dans les économies avancées (FMI)

IMF Staff Discussion Note SDN/15/03, mars 2015

31/03/2015

Le FMI analyse l’évolution de la croissance de la productivité au niveau sectoriel sur longue période (1970-2007). Il identifie ainsi les secteurs présentant un retard de productivité avant l’arrivée de la crise, et pour lesquels les gains potentiels des réformes peuvent être importants.

Selon le FMI, le déclin des gains de productivité dans les pays avancés, bien visible avant la crise de 2008, est dû en majeure partie à une répartition inefficace des ressources entre les secteurs. Des secteurs où la croissance de la productivité était très lente ont bénéficié de politiques favorables (subventions, exonérations fiscales, manque de concurrence…), notamment l’agriculture ou les services à la personne, dans la plupart des économies avancées. Eliminer ces distorsions permettrait de gagner en moyenne 9% de productivité (jusqu’à 19,5% en Italie).

Le FMI identifie des réformes prioritaires pour augmenter la productivité :

• Ouverture à la concurrence. Selon le FMI, des réformes des marchés des biens peuvent être source de gains de productivité significatifs, mais aussi de créations d’emplois et de croissance de production. En particulier dans le secteur des services, qui est le plus important– et aussi le plus réglementé - parmi les économies avancées. Les gains de productivité associés à une libéralisation des marchés de produits sont les plus élevés dans les services et les TICs, secteurs où de nombreux pays européens et le Japon sont derrière les Etats-Unis.

• Investissements. Investir dans la formation et l’innovation (développement des compétences de la main-d’œuvre, investissement dans les nouvelles technologies et la R&D), permet de développer la productivité. De même que les investissements en infrastructures, qui apportent également des bénéfices à plus court terme en termes d’emplois et de production.

Le FMI est plus prudent quant aux effets des réformes du marché du travail. Il note toutefois que la réduction de la fiscalité sur le travail est associée à une croissance de la productivité. Il souligne également que d’une manière générale, les réformes peuvent avoir des effets négatifs à court terme sur l’emploi et la production, ce qui peut justifier la nécessité de mécanismes de compensation.

The New Normal : A Sector-Level Perspective on Productivity Trends in Advanced Economies – FMI, IMF Staff Discussion Note, SDN/15/03, mars 2015

Une étude de la Banque de France montre que des réformes structurelles visant à réduire les régulations sur les marchés des biens et du travail pourraient augmenter de manière substantielle la productivité dans de nombreux pays. L'impact à long terme sur la productivité des réformes réalisées entre 2008 et 2013 est variable selon les pays. Il est de 1,2% en France, surtout grâce aux réformes engagées dans les services et les réseaux (réforme dans la distribution en 2008), et de façon marginale aux réformes du marché du travail.

Les effets macroéconomiques sur la productivité et les prix de vastes réformes structurelles sur les marchés des biens et du travail - Gilbert Cette, Jimmy Lopez et Jacques Mairesse, Bulletin de la Banque de France N°199, mars 2015

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