20/03/2018
La bonne performance économique de la zone euro doit beaucoup au stimulus monétaire exceptionnel de la BCE. Lorsque ce dernier s'achèvera, le taux de change de l’euro et les taux d’intérêt seront moins favorables. Les deux faces des déséquilibres intra-européens – écarts de compétitivité et divergence des finances publiques – pourraient alors ressurgir au grand jour, de même que la question plus politique de la convergence des niveaux de vie.
La croissance de la zone euro a pris de l’ampleur en 2017, mais cette performance est due en grande partie à un stimulus monétaire exceptionnel. La BCE estime que l’ensemble des mesures de politique monétaire adoptées de mi-2014 à octobre 2017 auront élevé la croissance de la zone euro de 1,9% au total de 2016 à 2020.
Or, il existe deux raisons pour que ce stimulus ne dure pas, du moins sous sa forme actuelle. La première tient à l’épuisement rapide du stock d’actifs rachetables par la BCE, la seconde à l’apparition de signaux précurseurs de tensions inflationnistes. La BCE, instruite de la panique provoquée par l'annonce du tapering américain en 2013, procédera de manière très prudente.
Le principal risque est la résurgence des déséquilibres intra-européens plutôt qu’un choc sur les marchés. Avec un euro plus fort, l’impact des déséquilibres compétitifs entre pays de la zone euro réapparaîtra. La hausse des taux d'intérêt aura une incidence graduelle, mais significative, sur la trajectoire des finances publiques nationales, rendant difficile la convergence des niveaux de vie.