L’économie mondiale est entrée dans une phase de "convalescence". La progression du PIB à l’échelle mondiale a fléchi de 6,4 % l’an au premier trimestre 2010, à 4,6 % puis 3,1 % l’an lors des deux trimestres suivants. Ce ralentissement ne s’amplifie plus. La croissance manifeste même quelques signes de réaccélération, notamment en Chine et aux Etats-Unis. Le scénario central de nos prévisions prolonge les observations récentes. La croissance mondiale serait un peu plus faible en 2011 (3,9 %) et 2012 (4,1 %) qu’en 2010 (4,7 %). Elle resterait toutefois supérieure à la croissance annuelle moyenne du PIB des trente-cinq dernières années. On peut donc anticiper une pression à la hausse sur les cours des matières premières.
15/12/2010 [Lettre de Rexecode]La forte reprise d’activité dans les économies émergentes d’Amérique du sud et d’Asie émergente crée un début de tensions inflationnistes. Les autorités monétaires ont réagi par des hausses de taux d’intérêt. La pression à la hausse sur les taux de change conduit les autorités à réagir par des limitations des entrées de capitaux. Cela ne résoud pas la question de l’inflation. Au dilemme classique inflation-chômage se substitue un autre dilemme entre inflation et taux de change. La bonne réponse est évidemment une appréciation contrôlée des taux de change.
02/12/2010 [Lettre de Rexecode]La croissance économique française s’est un peu tassée au troisième trimestre à 1,4 % l’an, après 2,7 % au deuxième trimestre. Cela n’est pas surprenant dans un contexte mondial qui passe, comme nous l’envisagions depuis longtemps, du rebond à la convalescence. Un taux de croissance de 1,4 % n’est pas un résultat très différent de la moyenne des dix dernières années pour la France. A ce niveau l’économie recommence à créer des emplois, en nombre toutefois insuffisant pour que s’amorce une baisse significative du chômage. La nouvelle étape du quinquennat devra marier la continuité et le changement. Le plus difficile sera sans doute de gérer les conflits d’objectifs entre le court terme et le long terme. Dans une perspective de moyen terme, la priorité devrait être donnée au rétablissement de notre compétitivité. Dans une perspective de court terme, la tentation serait de pousser un peu plus la demande intérieure. De ce côté, les marges sont extrêmement faibles.
18/11/2010 [Lettre de Rexecode]L’idée selon laquelle le maintien dans l’emploi des seniors est préjudiciable à l’entrée des jeunes dans l’emploi est réapparue en toile de fond des manifestations récentes contre la réforme des retraites. Elle part du principe que le volume de travail est un stock donné dans une économie. Elle fondait les dispositifs d’encouragement aux préretraites adoptés dans les années 1970 et 1980 comme la mise en oeuvre de politiques de réduction du temps de travail. Cette idée ne résiste pas à l’épreuve des faits. Le taux d’emploi des 15-24 ans ne dépend pas du niveau d’emploi des seniors. Il dépend avant tout du fonctionnement du marché du travail et des conditions de la compétitivité et de la croissance.
27/10/2010 [Lettre de Rexecode]Le besoin de financement des administrations publiques sera de l’ordre de 7,7 % du PIB en 2010. Il sera à un niveau record. Le projet de Loi de Finances présenté pour 2011 par le Gouvernement retient qu’il se réduirait à 6 % en 2011. La dette publique progresserait de 82,9 % du PIB en 2010 à 86,2 % en 2011. Ces objectifs sont atteignables pour 2011. Ils marquent un premier pas vers une incontournable consolidation de la situation des finances publiques. L’objectif, ambitieux, d’un retour du déficit public à 3 % du PIB dès 2013 retenu par la programmation pluriannuelle des finances publiques est d’une ampleur inédite. Une maîtrise accrue de la dépense publique sera indispensable pour qu’il soit atteint.
13/10/2010 [Lettre de Rexecode]